Et même si des forces régionales étaient déployées au Mozambique, «la solution n’est pas que militaire», soutient Matteo Puxton. Aux dires des témoins, les assaillants islamistes disposent désormais de véhicules et de matériel militaire, notamment de fusils automatiques, et sont même parfois vêtus d’uniformes de l’armée mozambicaine. Elle participe à la mission de l'ONU dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), avec un millier de soldats sur le terrain. Une spécialiste interrogée par le journal n'est pas convaincue par le caractère islamiste de cette rébellion : pour elle, la manière d’agir de ses combattants est très différente de ce qui se passe ailleurs. Soit une augmentation de 300 %. Les pays de la Communauté de développement des pays d'Afrique australe (SADC), réunis en vidéoconférence lundi 17 août, n’ont ainsi exprimé qu’un timide soutien au Mozambique, prenant à cette occasion la présidence tournante de l’institution. Plus de 43 000 personnes étaient déjà déplacées dans la région de Palma à la suite d’attaques précédentes à Cabo Delgado, l’une des provinces les plus pauvres du Mozambique. Pêcheurs mozambicains à Palma, sur le littoral du Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique le 16 février 2017. Les rares fois où il le faisait, il en rendait responsable des "criminels ou des mineurs illégaux". «Lutter contre ce type de groupe jihadiste, c’est lutter contre les raisons profondes» qui favorisent sa prolifération. Cabo Delgado est une province de 2,3 millions d'habitants, dont 58 % sont musulmans, à la frontière avec la Tanzanie. Ces gisements devraient être mis en service à partir de 2022. Signe des temps, les forces de sécurité sont, depuis peu, "épaulées par des entreprises de sécurité privées de la région", croit savoir l’AFP. Ces perspectives de développement sont sapées par l’emprise croissante militants islamistes, connus localement sous le nom d'Ahlu Sunna wal Jamaa ou al-Shabab - bien qu'il n'aient aucun lien connu avec le groupe jihadiste somalien du même nom – et affiliés au groupe État islamique. C'est au large de ces côtes qu'ont été découverts d'importants gisements de gaz naturel. Le gouvernement peine à ramener l’ordre et les pays voisins ne manifeste qu’un soutien de façade. D epuis octobre 2017, au nord du Mozambique, la région du Cabo Delgado est marquée par des attaques de groupes djihadistes faisant de très nombreuses victimes. Le site précise qu’aucune attaque n’a été revendiquée au nom d’al-Shabab. Malgré les promesses répétées du président Filipe Nyusi, l'envoi de renforts militaires et le recours à des mercenaires étrangers – comme ceux du groupe russe Wagner -, le régime de Maputo s'est en effet révélé incapable de ramener l'ordre. As a … En juin 2019, le groupe armé a commencé à affirmer son affiliation à la province de l’État islamique en Afrique centrale. Mais le 23 avril, il les a attribuées pour la première fois au groupe Etat islamique (EI). «Si on ne solutionne pas tous ces problèmes», prévient l’historien, les attaques terroristes ne pourront «que revenir». Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican. Le journal évoque d’autres pistes : le crime organisé, des combats entre factions du pouvoir. MAPUTO, 24 mars (Xinhua) -- La police dans la province mozambicaine de Nampula a interpellé samedi 29 personnes censées réjoindre les émeutiers à Mocimboa da Praia, dans la province de Cabo Delgado (extrême-nord). Des soldats mozambicains sur une route de Mocimboa da Praia, en mars 2018  Ce groupe armé Autrement dit, «la pauvreté, la misère, les problèmes d’éducation, les débouchés économiques […] les problèmes de reconnaissance politique de certaines communautés, d’intégration – notamment des musulmans – dans la direction du pays». (JOAQUIM NHAMIRRE / AFP) Une perspective dont semble conscient le gouvernement mozambicain: le 13 août dernier, lors d'une réunion préparatoire au sommet régional de la SADC, la ministre des Affaires étrangères du Mozambique, Veronica Macamo, a affirmé que «si le terrorisme et l'extrémisme violent n'étaient pas contenus, ils pouvaient s'étendre» à toute l'Afrique australe. Les attaques au Cabo Delgado ont débuté en octobre 2017 par des homicides de civils imputables au groupe armé se faisant appeler Al Shabab (qui n’a aucun lien connu avec le groupe Al Shabab de Somalie). Jusque-là, ils n’ont pas remporté "de succès significatifs", note le site de la radio-télévision publique britannique. Le taux de chômage y est élevé, en particulier chez les jeunes. C’est le cas par exemple d’une puissance régionale comme l'Afrique du Sud, qui pourrait envoyer des troupes chez son voisin mozambicain, si elle n’était occupée actuellement à utiliser son armée pour faire respecter les mesures destinées à lutter contre la pandémie de coronavirus. Les chefs d’État présents ont «salué le pays pour les efforts continus qu'il déploie pour lutter contre le terrorisme et les attentats violents». Matteo Puxton évoque aussi «le déni, pendant longtemps par le gouvernement, de la réalité de ce groupe et de la réalité de la vigueur de ce groupe». Le gouvernement peine à ramener l’ordre Intervenir est donc «très délicat» pour ces pays, dont les moyens sont par ailleurs limités ou déjà mobilisés. «Les jihadistes vont rester pour le moment» dans Mocimboa da Praia, estime Matteo Puxton, même si l’on ignore si la ville deviendra leur base stratégique. Deux attaques jihadistes en moins de 48 heures ont fait une quinzaine de morts ces derniers jours dans le nord du Mozambique. Ses militants "avaient construit des mosquées et des madrassas (établissement d’enseignement chez les musulmans sunnites, NDLR), et avaient prêché une version stricte de l'islam qui les faisait passer pour des étrangers", note New Humanitarian. "Nous ne voulons pas un gouvernement de mécréants, nous voulons le gouvernement de Dieu", affirme l'un d'eux. "En plus des centres d'accueil qui se trouvent à Metunge, près de Pemba, les déplacés sont venus dans la ville de Pemba et se trouvent dans plusieurs districts de Cabo Delgado où il n'y a pas eu d'attaques ; pourtant les districts Un site stratégique en raison de l'immense projet de gaz naturel liquéfié (GNL) de la région qui devait être lancé, l'un des plus gros investissements en Afrique, dans lequel se sont engagés les groupes français Total et américain Exxon Mobil. Depuis octobre 2017, au nord du Mozambique, la région du Cabo Delgado est marquée par des attaques de groupes djihadistes, faisant de très nombreuses victimes. Depuis deux ans, la province du Cabo Delgado, à … Dans un communiqué daté du 23 avril, son conseil national pour la défense et la sécurité explique avoir "analysé les attaques (…) et conclu que le fait qu'elles étaient revendiquées par l'Etat islamique, révèle que nous avons à faire à la présence d'une agression extérieure de la part de terroristes". Selon la BBC, ceux-ci seraient d’origine russe, américaine et sud-africaine. The LNG processing and export facility will be developed in the Afungi peninsula in Cabo Delgado, the northernmost province of Mozambique. Comprendre : des mercenaires. AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités. Palma est située à plus de 1 800 kilomètres au nord-est de Maputo dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, où les autorités sont confrontées à une violente insurrection depuis 2017. Plus de 43 000 personnes étaient déjà déplacées dans la région de Palma à la suite d’attaques précédentes à Cabo Delgado, l’une des provinces les plus pauvres du Mozambique. Le groupe Ahlu Sunna wal Jamaa, «très local», «veut appliquer la charia et son interprétation de l’Islam à l’ensemble des musulmans de la province», et s’en prennent donc aux civils, avec un mode d’action qui rappelle celui de Boko Haram au Nigéria: les enlèvements de femmes sont toujours plus fréquents. Remerciement de Corelli (20/04/2021 10:09). A chaque fois, des hommes armés y ont détruit des bâtiments officiels, des banques ou des infrastructures et hissé un drapeau noir portant des inscriptions en langue arabe, avant de se replier. La province de Cabo Delgado, située dans l’extrême nord du Mozambique, essuie quotidiennement, depuis fin mai, les violences d’un groupe islamiste extrémiste qui … Autre théorie : des groupes de sécurité, tels que "le groupe Frontier Services (…) ou le groupe russe Wagner" pourraient chercher à exacerber "des tensions locales dans l'espoir de décrocher un contrat de sécurité de plusieurs milliards de dollars". Mais les attaques terroristes de ces derniers jours, qui ont abouti à la prise de la ville de Palma, ont stoppé le chantier. Toutes ces théories émergent de l'énorme manne promise par l'existence de champs gaziers au large du Cabo Delgado, observe Mail & Guardian. France Télévisions utilise votre adresse email afin de vous adresser des newsletters. Les autorités admettent ainsi implicitement qu’elles n’arrivent pas à venir à bout de ces opérations. Dans plusieurs vidéos diffusées ensuite sur les réseaux sociaux, ces islamistes disent vouloir instaurer la loi islamique dans la région. À CABO DELGADO EN BREF PRINCIPALES ATTAQUES QUELQUES CHIFFRES 10/07/2020 1/4 En 2015, émerge dans la province déshéritée de Cabo Delgado le groupe d’Ansar al … Comment expliquer cette frilosité face aux jihadistes? "Les récentes découvertes de pétrole et de gaz dans la région ont suscité beaucoup d’espoirs, mais les communautés n’en ont tiré que très peu d’avantages, voire aucun, en particulier dans les zones rurales", expliquait l’universitaire Eric Morier-Genoud en février 2019. Des violences qui ont fait au moins 900 morts, selon un décompte de l'ONG spécialisée Acled, et causé le déplacement de plus de 150 000 personnes, selon les autorités. Total, Exxon et d'autres groupes y … Des militaires mozambicains s'entretiennent, le 13 juin 2018, avec des habitants de la province du Cabo Delgado (nord du Mozambique), dans une zone attaquée par des jihadistes. Au total, quelque 670 000 personnes ont été Le gouvernement mozambicain n'a fini par reconnaître la présence de ces jihadistes sur son sol qu'en avril 2020.